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9 mars 2009 1 09 /03 /mars /2009 21:22
Par Jo Gatsby
Les jeunes du Modem 49 et nombre d'autres personnes ont réagi vivement à l'annonce de la récente suppression par la municipalité P.S. d'Angers de la subvention accordée depuis 23 ans au Festival international du Scoop et du Journalisme d'Angers. Un vote qui pourrait être fatal à la survie d'un rendez-vous public apprécié par 40 000 personnes parmi lesquels figurent de nombreux étudiants, lycéens, collégiens et écoliers. Après l'annonce par le président du Scoop Alain Lebouc, voici la réaction des jeunes du Modem 49...

  Un vote politique s'il en est, le président du Scoop Alain Lebouc n'ayant pas fait mystère l'an dernier de ses préférences pour le programme de la liste plurielle menée par Christophe Béchu, jeune challenger du maire d'Angers réélu en 2008. Un vote sanction qui frappe des citoyens de tous âges, toutes opinions, toutes conditions!




Les jeunes du Modem de Maine-et-Loire ont fait connaître aussitôt leur réaction à cette décision municipale très impopulaire :

"La culture pour tous, est aussi en temps de crise, une échappatoire, comme le montre le niveau récent de fréquentation des cinémas d’Angers. Sous prétexte d’un budget de « combat » contre la crise, la majorité socialiste tranche à vif dans le crédit de la culture. Le quai, du fait de ses 700 000 € de fonctionnement annuel conserve une part importante des crédits. Par contre, le « festival du Scoop », le « Tour de Scènes » seront supprimés, quant à l’édition 2009 des « Accroche-coeurs » elle sera réduite à deux jours. Le « festival du Scoop » a permis de révéler de nombreux journalistes de premier rang, cet évènement a toujours participé au rayonnement de la ville d’Angers."
 
              Médiapart.fr : un pavé dans l'info...
 

"De leurs côtés, le festival « Tour de Scènes » et les « Accroche-coeurs » sont tous les ans plébiscités par les Angevins. Le festival « Tour de Scènes » était depuis des années le rendez-vous inconditionnel des jeunes angevins. Ce festival permettait chaque année de mettre en avant des jeunes talents locaux qui se sont parfois développés sur la scène nationale (Zenzile, Daria, Misty socks, la Ruda Salska…)."

 Culture élitiste contre culture populaire?

Les Jeunes Démocrates de Maine et Loire trouvent inacceptable que la culture populaire soit ainsi méprisée au profit d’une forme de culture élitiste que symbolise le Quai. C’est la mauvaise anticipation des coûts de cet équipement qui grève aujourd’hui les marges de manoeuvres pour une politique culturelle forte à Angers. La crise n’est que le révélateur de cette mauvaise gestion."

De nombreux autres groupes ont réagi à l'annonce de la suppression des subventions locales (et régionales dans la foulée) accordées à ce Festival international unique en son genre, doté de nombreux prix et qui a permis à plusieurs dizaines de journalistes, photographes, reporters France ou étranger de "se faire un nom dans les médias". Thème de l'édition 2009, dans la mesure où elle pourra avoir lieu : "En quête de journalistes, ou le journalisme victime de la pipolisation"...
 

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19 février 2009 4 19 /02 /février /2009 16:51

Par Jo Gatsby


      
En haut à gauche : les "limousines" de la famille Davy à Daumeray, lieu-dit La Boissée (49), où Nicolas Sarkozy, Roselyne Bachelot, Michel Barnier (photo de droite) ont visité une exploitation d'élevage et laitière en février 2009.
Ci-dessous : un extrait signifiant du discours de Nicolas Sarkozy sur la politique agricole de la France d'ici à 2013. Et encore en dessous : M. Jean-Luc Davy, maire de Daumeray, acteur dans "Rouget le Braconnier", spectacle historique de légende issu d'un feuilleton ancien écrit par la grand-mère d'Hervé Bazin, nous confie ce qu'il a pensé du discours et de la visite présidentielle dans sa commune.





 ( Photos et vidéos CJ, avec l'aimable participation des vedettes de la politique)

A retenir : les agriculteurs ont gagné 300 M€ en une visite de ferme d'élevage de limousines (le président y est arrivé en berline).
Le président de la République s'est engagé à soutenir une agriculture respectueuse de l'environnement, de la bioéthique, soucieuse de la faim dans le monde autant que de ses propres prérogatives, et a annoncé qu'il y aura une nouvelle loi agricole française d'ici à 2010, avant la réforme de la PAC européenne de 2013.


Jean-Luc Davy, Christophe Béchu et le livre de "Rouget le Braconnier"

Enfin, le maire de Daumeray a pu offrir au Président de la République et aussi à Christophe Béchu, président du Conseil Général, un exemplaire de "Rouget le Braconnier", le spectacle théâtral monté en 1971 par les Dauméréens et Dauméréennes et jamais interrompu depuis. Marie Bazin l'avait écrit en feuilleton sous le pseudonyme de Jacques Bret avant qu'il soit adapté au théâtre par le père de l'actuel maire de Daumeray, Jules Davy.
 
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18 février 2009 3 18 /02 /février /2009 17:56
                                                                                                                                 PAR  JO GATSBY
Terra Botanica sort de terre en Anjou. Son concepteur le scénographe Thierry Huau vous présente ici une partie de l'histoire des migrations des végétaux, telles qu'elles seront présentées dés le moi de mai 2010 à Angers dans le parc Terra Botanica. Le chantier mobilise près de 500 personnes, et le parc recevra de 300 à 400 000 visiteurs du monde entier chaque année!


La plantation d'un hêtre en février 2009, au coeur du chantier de TB (ph CJ)

Terra Botanica est née voici dix ans au cours d'une discussion entre les élus du Maine-et-Loire, à Angers. L'idée a ensuite été longuement évaluée, travaillée, confiée à l'actuel patron du projet, l'angevin Nicolas Moulin, qui a fait le tour du monde des parcs à thèmes végétaux en compagnie de Thierry Huau et des autres décideurs, parmi lesquels Christophe Béchu, le président du Conseil Général de Maine-et-Loire.
"Vivez en Anjou la grande aventure du végétal" est devenu le slogan de la campagne de communication nationale et internationale en cours.
"Il nous fallait une vitrine de l'Anjou  pour le grand public, à la fois ludique et pédagogique, incluant le passé, le présent et l'avenir de la filière la plus représentative de ce territoire", explique Jean-Pierre Chavassieux, conseiller général et Vice-président du projet en cours. Construite autour d'une aire d'accueil et d'un "carré vert" réservé aux entreprises, Terra Botanica proposera quatre grandes zones de découverte aux visiteurs :
- Le végétal convoité, incluant le récit des grandes expéditions du XVIIe à nos jours, tant sur les océans que par les fleuves et par les petites rivières d'Europe et du monde entier. Les familles traverseront l'île aux enfants! L'histoire des comptoirs exotiques de l'île Bourbon, de Canton, de Pondichéry leur sera comptée.
- Le végétal généreux, lieu témoin de la diversité planétaire verte, de la vigne et des spécificités de l'Anjou.
- Le végétal mystérieux, incluant un périple au coeur d'une véritable jungle réalisé à bord de véhicules post-modernes écologiques et l'immersion dans la forêt primaire d'il y a 350 millions d'années, où les enfants deviendront paléologues et dénicheront les fossiles dans leur gangue d'origine.
- Le végétal apprivoisé, enfin, présentera les prodiges réalisés dans les serres du passé et dans celles du futur, où un étrange damier géant coiffé par un mastodonte des forêts américaines accueillera les touristes et les professionnels émoustillés par la connaissance de plusieurs milliers de variétés collectés sur les cinq continents.
La "Maison de l'Anjou" permettra aux terriens botanistes d'un jour de choisir des souvenirs en prévision du retour au bercail.

Le plan d'ensemble tel que le découvriront les visiteurs dès le printemps 2010.

400 arbres exceptionnels par leur provenance ou par leur taille, parmi 2500 arbres plantés en complément du bocage angevin d'origine, 4000 arbustes et plantes et des centaines de milliers de fleurs de saison, plusieurs milliers de m2 de serres tropicales ou subtropicales, des bayous de Louisiane reconstitués, une bambouseraie créée avec la complicité de celle d'Anduzé, dans le Gard, des attractions ludiques, pédagogiques, scientifiques, des jardins de pierre et d'arbres, de sable et de sel, la vigne du Roi René d'Anjou (600 ans depuis le 16 janvier 2009), des scènes sur lesquelles se produiront des artistes, des personnels permanents du parc chargés d'actions de présentation auprès des visiteurs attendent les centaines de milliers de personnes qui devraient franchir la porte verte de Terra Botanica dès la fin mai 2010.

www.terrabotanica.fr
                                                                                                                                        
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11 novembre 2008 2 11 /11 /novembre /2008 01:38
       
A gauche (Paul Jeanneteau, Député UMP du 49) comme à droite (Daniel Raoul, sénateur P.S. du 49), on sait que la décision sera bientôt effective, même si rien de définitif n'a encore été proposé au vote des deux assembléens parlementaires. Une chose est certaine: ces votes - ou un réferendum auront lieu en 2009. (Photos CJ)
 
Le rapport Warsmann établi à la demande de l'Elysée et du ministre de l'intérieur Michèle Alliot-Marie par un groupe de députés pose le cadre et les orientations de la réforme des collectivités locales devant être réalisée pour 2010 : fin des financements croisés, redéfinition des compétences des départements, des régions, des intercommunalités, réduction du nombre des territoires administratifs, extension des régions et/ou fusion avec les conseils généraux, des métropoles avec leurs départements, tout en supprimant les "pays" créés par la loi Pasqua. Tout en installant le suffrage universel direct dans les grandes métropoles et communautés d'agglomérations, comme c'est le cas à Paris, Lyon et Marseille. Seules les zones rurales conserveront le scrutin uninominal classique, qui ne portera pas préjudice à la droite de gouvernement...
 
Les députés Jean-Luc Warsmann, président de la commission, Guy Geoffroy, Bernard Derosier, vice-présidents ; Didier Quentin, rapporteur, Jean-Jacques Urvoas, co-rapporteur ;Brigitte Barèges,  Claude Bodin, Patrick Braouezec, François Calvet, Christophe Caresche, Éric Ciotti, Jean-Michel Clément, Philippe Gosselin, François Goulard, Mme Marietta Karamanli, Jean-Christophe Lagarde,Thierry Mariani, Bertrand Pancher, Jean-Jack Queyranne, Marie-Line Reynaud, MM. Éric Straumann, Manuel Valls, Christian Vanneste, Charles de La Verpillère, Philippe Vuilque ont préparé le terrain devant permettre à la nouvelle commission Balladur de trancher. Les départements ne mourront pas de leur belle mort, mais ils seront quelque peu mis en préretraite! Du coup, leurs présidents pourront plus facilement s'investir dans d'autres mandats plus substantiels sans que personne ne crie au loup, ou au cumul abusif. Le ministre de demain sera président de conseil général, pas président de région, ni maire d'une métropole.
Les choix les plus vraisemblables entraîneront une réduction du nombre de régions à une douzaine au lieu de plus d'une vingtaine actuellement, en fonction de regroupements synergiques où l'intérêt géographique cèdera le pas aux motivations géostratégiques, économiques, politiques, notamment en ce qui concerne les conséquences électorales des redécoupages examinés place Beauvau.
Le but premier étant de clarifier le fonctionnement des financements publics et donc d'alléger l'impôt pour les français, les régions verront accroître leurs compétences en lien avec celles des futures métropoles élargies, dont les présidents seront eux aussi élus directement comme têtes de liste, au même titre que les maires des grandes villes, tandis que les départements, s'ils ne sont pas supprimés, auront le choix entre la fusion directe avec les régions - dont les conseillers généraux seraient aussi les élus - ou avec les métropoles lorsque les territoires communs approcheront les mêmes périmètres.
Ainsi, la Sarthe pourrait rallier la Normandie et le Perche dans une nouvelle région incluant la Bretagne, tandis que les Pays de la Loire, amputés de cette dernière, voire d'une partie significative de la Vendée poitevine et charentaise, s'uniraient avec la région Centre pour faire rentrer le val de Loire en son entier ou presque dans son giron.
"
Achever la carte des intercommunalités en 2010. En veillant à leur cohérence spatiale, autoriser le représentant de l'Etat à inclure  au sein d'une intercommunalité à fiscalité propre après consultation de la commission départementale de coopération intercommunale, les intercommunalités enclavés et les communes isolés", préconise ce rapport.
Rien n'est encore fait mais les grandes lignes sont traçées
Député entendu par la commission Warsmann, l'angevin Michel Piron notait que «
L’insuffisante identification des responsabilités réciproques dans la mise en oeuvre du contrat et la lourdeur d’opérations nécessairement conjointes sont des motifs réels de blocage. La multiplication des contrats crée la confusion ». D'où ces choix de remise en situation des rôles (action sociale, tourisme, patrimoine, archives pour les départements, éducation du primaire au supérieur, transports et voies de communication aux régions, aidées par les intercommunalités dans certains cas précis).
Seuls subsisteront les "pays" constitués en associations 1901, note le sénateur Daniel Raoul, président du pays d'Angers, dont les réunions visent plus à conseiller la métropole qu'il englobe qu'à décider, et ne dispose que d'un budget fort symbolique. Par contre, les pays imaginés et instaurés dans les années quatre-vingt par Charles Pasqua alors ministre de l'intérieur seront supprimés au bénéfice des autres collectivités, à qui elles restitueront l'économie, le structurel, et les budgets y afférents.
"
Rien n'est encore fait, il se dit tout et son contraire, la commission Balladur doit justement parcourir l'hexagone pour prendre la mesure des volontés des uns et des autres", précise le Député UMP Paul Jeanneteau, impliqué dans d'autres domaines que celui-ci, mais conscient de l'impact prévisible de la réforme, d'autant que le Comité d'Expansion économique du Maine-et-Loire qu'il préside devrait selon toute attente fusionner ses moyens avec ceux de la métropole angevine, alors que les chambres consulaires de commerce et di'ndustrie se seront régionalisées dans le même temps. 
Donner une meilleure visibilité depuis Bruxelles

L'Ile de France, les régions Rhône-Alpes, PACA,  Nord-Pas-de-Calais, Pays de la Loire, Aquitaine, Bretagne, Midi-Pyrénées au PIB nettement plus consistant que les autres, devront vraisemblablement s'équilibrer sur ce plan-là tout comme démographiquement avec les régions moins riches et moins denses, afin de donner une meilleure visibilité à chaque nouveau pôle depuis Bruxelles.
Ce que le même Michel Piron résume par le fait que ces rapprochements pourraient «
permettre un changement d’échelle propre à favoriser des synthèses plus riches entre les différents territoires, mais aussi susceptibles de mieux prendre en compte la dimension internationale de nombreux problèmes. À l’échelle européenne, des régions seraient plus visibles et plus efficaces ». 
La méthode sera sans doute d'élargir une pédagogie des territoires à une forme d'incitation financière à accepter la réforme et ses inévitables lésions culturelles locales, en augmentant la ressource locale, dont en freinant la fiscalité. Une nouvelle commission en charge de la refonte des fiscalités futures de chaque échelon vient d'être créée sous la présidence du président de la commission des finances de l'Assemblée, Didier Migaud (P.S.), chargé de soupeser les taux et les recettes à venir pour chaque futur territoire au pro rata des nouvelles fonctions redistribuées, sous le contrôle du 1er vice-président de l'Assemblée, le Député UMP angevin Marc Laffiineur. C'est dire la place que tient le personnel politique de l'un des plus petits départements français dans cette première réforme territoriale du XXIe siècle, probablement la plus déterminante pour la suite depuis la création des départements par un certain Napoléon Bonaparte. 
La puissante association des départements de France que préside Claudy Lebreton aura eu partiellement gain de cause, face au lobby des "tout pour la région", en partie grâce à l'intervention du premier ministre François Fillon, qui a encore pour sa Sarthe natale et son conseil général les yeux de Chimène, d'autant qu'il a promis la future région ligérienne à sa ministre de la (bonne) santé Roselyne Bachelot, son ancienne vice-présidente à Nantes.
Mais là, c'est déjà une autre histoire. Car Nicolas Sarkozy ne cache pas qu'il préfèrerait qu'elle aille donner un coup de main en région parisienne à son ami Roger Karouchi, plutôt que d'aller froisser les susceptibilités un rien calotines de ses alliés des bords de Loire, villiéristes et boutinistes inclus!



                                                                                                                                                         Jo Gatsby 

 
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13 octobre 2008 1 13 /10 /octobre /2008 22:42



Venu présenter à Beaufort-en-Vallée et à Angers/Saint-Barthélemy d’Anjou les fondamentaux du projet de loi instituant le RSA (revenu de solidarité active), le secrétaire d’Etat Martin Hirsch a noté à propos des sources de ce projet que certaines était parties de l’ouest.

M. Hirsch, des liens avec des associations intermédiaires de l’ouest innovantes en matière d’insertion par l’économique ont-ils  contribué à l’élaboration du RSA ?

Martn Hirsch – Le projet du RSA est né dans une commission nationale voici 3 ans et demi. J’étais alors président d’Emmaüs-France. J’avais passé un bon bout de temps de travail avec les gens du CCAS d’Angers et avec les personnels de l’Agence locale dite « des solidarités actives », qui était déjà créée à Angers. J’ai d’ailleurs débauché une jeune angevine qui travaille à présent avec moi sur ce dossier. Le terme « solidarité active » a effectivement ici plusieurs années d’ancienneté.

 Vous avez choisi de visiter deux lieux d’insertion par l’économique, à dominante agri-horticole. Pourquoi ce choix géographique dans l'ouest?

M.H. – Attention, les idées viennent d’un peu partout. Il y a aussi des projets qui m’ont inspiré pour d’autres aspects à Nantes, ailleurs dans l’hexagone. Nous étions passés à l’époque  par le Maine-et-Loire pour voir comment réduire le temps de réponse aux questions posées par les processus d’insertion, à la lumière de ce qui s’y faisait : lorsque les gens sont dans un problème grave on ne s’en rend compte que lorsque le revenu s’arrête, et qu’il est trop tard pour que la personne n’en soit pas affectée. Le RSA devrait concerner 3,5 millions de ménages dont 1,5 sont aux minimas sociaux et 2 millions ont des revenus trop faibles. Le cas des jardiniers – 1999, « Jardins de Cocagne » - est un premier palier qui les conduit au travail sur eux-mêmes avant le premier emploi à proprement parler. Un projet aidé par les collectivités avec un réseau d’employeurs au bout.

Sur quel autre point précis l’ouest vous a-t-il inspiré une partie de la méthode ?

M.H. – Dès 2005, le Conseil général de Maine-et-Loire proposait des contrats d’insertion associant les entreprises, l’AFPA au retour à l’emploi, en leur versant directement l’argent du RMI. Des groupements d’employeurs ont vu le jour, par exemple dans le bâtiment. Il a fallu ensuite consulter la direction générale de l’emploi et de la formation professionnelle pour valider les phases de transition dans les parcours de retour à l’emploi. C’est ainsi qu’on a décidé que les CAF verseraient le RSA en complément du salaire d’insertion, l’ancien RMI versé aux groupements d’employeurs sous contrat. Reste encore à valider le texte au parlement et au Sénat, et à en faire accepter le mode de financement, en 2009. Il ne faut pas oublier que le RMI dont Michel Rocard est le père date déjà de vingt ans et qu’il ne correspond plus à la situation actuelle. Nous avons eu 30% de résultats positifs d’insertion en plus dans les zones comme l’ouest où le RSA est expérimenté depuis quelques mois. Les reprises se font surtout dans le secteur marchand ou dans des emplois classiques .

                                                                                                                                               Recueilli par Jo Gatsby                                     

Paradoxe : moins de Erémistes en Maine-et-Loire, 6100€ annuels en plus pour le RMI

Le Pdt du Conseil général de Maine-et-Loire  Christophe Béchu notait récemment  que 2 500 contrats aidés ont été signés en trois ans, contribuant à faire diminuer le chiffre des bénéficiaires du RMI dans le Maine-et-Loire :  de 12 434 en 2006 à 11 894 au 31 juillet dernier. Paradoxe relevé par les comptables du Département : Le montant de l'allocation RMI (compte administratif) ne cesse pourtant d'augmenter :

2005 : 44 900 000€

2006 : 48 000 000€

2007 : 50 000 000€.

Cette augmentation est due selon M. Béchu « à la revalorisation annuelle du forfait du RMI, au montant de RMI plus  conséquent pour certains foyers vivant une situation extrêmement précaire et au mécanisme d'intéressement qui est beaucoup plus activé lors de la reprise d'emploi ». Sept postes de conseillers chargés du suivi des erémistes et des liens avec les entreprises ont été créés en 2005.

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30 septembre 2008 2 30 /09 /septembre /2008 00:54
 Une du Plan B en 2006, année de campagne...

La question n° 1 posée par les "Etats-généraux" de la presse convoqués à la demande du président de la République, avec le soutien de plusieurs médias peut être aussi celle-ci : quid du respect de la loi par les groupes de presse, dans un pays où les politiques eux-mêmes redoutent en fait son pouvoir au point de laisser les coudées franches à ceux que la concurrence dérange.

Voilà par exemple une partie du texte des lois concernant la presse qui n'est plus respectée, chose que les syndicats mais aussi de nombreux journalistes et autres salariés de la presse déplorent. C'est un angle d'attaque comme un autre des problèmes que rencontre la presse.
L’article 11 de la loi n° 86-897 du 1er août 1986 portant réforme du régime juridique de la presse, telle que complétée par la loi n° 86-1217 du 27 novembre 1986 (ci-après, la « loi du 1er août 1986 »), applicable aux publications quotidiennes imprimées d’information politique et générale, prévoit :

« Est interdite, à peine de nullité, l'acquisition, la prise de contrôle ou la prise en location-gérance d'une publication quotidienne imprimée d'information politique et générale lorsque cette opération a pour effet de permettre à une personne physique ou morale ou à un groupement de personnes physiques ou morales de posséder, de contrôler, directement ou indirectement, ou d'éditer en location-gérance des publications quotidiennes imprimées d'information politique et générale dont le total de la diffusion excède 30 p. 100 de la diffusion sur le territoire national de toutes les publications quotidiennes imprimées de même nature. Cette diffusion est appréciée sur les douze derniers mois connus précédant la date d'acquisition, de prise de contrôle ou de prise en location-gérance. Le contrôle mentionné à l'alinéa précédent s'apprécie au regard des critères figurant à l'article 355-1 de la loi n°66-537 du 24 juillet 1966 sur les sociétés commerciales ou s'entend de toute situation dans laquelle une personne physique ou morale ou un groupement de personnes physiques ou morales aurait placé une publication sous son autorité ou sa dépendance ».

A elles seules, les fédérations des Crédit Mutuels de l'Ouest et de l'Est contrôlent à présent près de 75% de la diffusion de la presse régionale, sans compter les parts qu'ils ont prises dans les gratuits, les hebdos, les journaux d'annonces classées, etc. Et internet, indeed. Sipa-Ouest-France à Rennes, l'Est Républicain à Nancy, Le Progrès de Lyon en Rhône-Alpes, appartiennent à présent tous au même actionnaire majoritaire de façon certes non directe mais bien réelle. A elles seules, la société d'investissement et de participation Ouest-France et l'association pour la démocratie qui gère le premier quotidien français par son tirage ( plus de 770 000 exemplaires jour en vente cumulée) ont racheté pour les contrôler et en réduire progressivement la force de nuisance concurrente tous les titres de l'ouest situés entre la Gironde et la Haute-Normandie, hormis un ou deux survivants qui peinent à survivre dans des villes où la publicité, les annonces classées, les avis d'obsèques ( chers payés...) sont également contrôlés - ainsi que leurs tarifications - par ce groupe. 
Mafia contre mafia
Comment voulez-vous que ces pratiques hégémonistes ne déteignent pas sur la culture des gens du livre dont Alain Minc vient de nous montrer qu'il ne l'a en fait jamais comprise, en déclarant que les Etats-généraux de la presse serviraient à quelque chose s'ils servaient au moins "à abattre le syndicat du livre CGT"... Mafia contre mafia, voilà où nous en sommes...

Encore cette perle rare : en octobre 2005, le Conseil national de la Concurrence et des prix a reconnu en étudiant l'offre de rachat des titres de la Presse de l'Ouest à la Socpresse par Ouest-France que "l’exploitation du pouvoir de monopole de la société SIPA pourrait affecter le contenu éditorial du journal. Une simple homogénéisation de ce contenu entre les différents titres appartenant au même groupe se traduirait par une perte de diversité pour les lecteurs. Une mise en commun des moyens des différents titres, poussée jusqu’aux rédactions, pourrait rendre un tel processus difficilement évitable"... Autrement dit, que les synergies et mises en commun de moyens d'impression, de réseaux commerciaux, et - malgré l'interdiction énoncée à l'époque - que les fusions effectuées des régies publicitaires allaient à l'encontre du dynamisme de chaque média et du pluralisme indispensable à la clarté des débats locaux.

Compte tenu des cumuls de titres, de régies publicitaires, de médias payants et gratuits par le groupe SIPA-OF, la note produite à l'époque par le dit Conseil de la concurrence avait conclu ceci :
"LA POSITION DE MONOPOLE OU DE QUASI-MONOPOLE QU’OCCUPERAIT LA SIPA SUR LES MARCHÉS DE LA PRESSE QUOTIDIENNE RÉGIONALE POURRAIT LA METTRE EN MESURE DE FAUSSER LE JEU DE LA CONCURRENCE SUR LES MARCHÉS DE LA PUBLICITÉ ET DES PETITES ANNONCES SUR LES AUTRES MÉDIAS".
Et d'ajouter un peu plus loin :
"L'opération envisagée est également susceptible de produire des effets de forclusion verticale, tant à l’amont (correspondants de presse, impression des journaux) qu’à l’aval (distribution des quotidiens) des marchés de la presse quotidienne régionale sur lesquels l’opération confère un monopole ou un quasi-monopole à SIPA."
Rien n'y a fait. Les politiques n'ont pas bronché. "On ne peut pas être contre Ouest-France," a sobrement commenté François Fillon, dont les origines sarthoises lui ont sans doute permis de savoir qu'on ne se frottait pas impunément au tombeur du Maine Libre.
Il était aussi possible de lire ceci dans cette analyse trés fine de la situation qui préludait au rachat de la Presse de l'Ouest par le nouveau papyvore du moment :
"Aux termes du contrat de dépositaire conclu pour la distribution de Ouest-France, malgré l’absence apparente d’exclusivité, le dépositaire doit, en réalité, solliciter l’agrément de Ouest-France s’il souhaite exercer une activité avec des partenaires entrant en concurrence avec Ouest-France, ou pour assurer la distribution d’autres documents en même temps que la distribution d’Ouest-France : Ouest-France serait dès lors en mesure d’empêcher la diffusion de tout titre de presse quotidienne ou hebdomadaire régionale concurrent."...

Autrement dit, confirment depuis les cadres commerciaux des titres rachetés, fini la rigolade, on sort les couteaux et tout ce qui n'est pas pour nous est contre nous!
Mais aucune conséquence n'en a été tirée. Parce que le P-dg de SIPA-OF Monsieur François-Régis Hutin, une sorte de Bernard Tapie de l'Ouest, a de bons avocats. Ceux-ci ont fait valoir qu'il s'agissait d'un sauvetage, que la situation économique du titre le plus visible de Rennes ou de Paris, Presse-Océan, était mauvaise, et qu'elle plombait de facto celle des autres, liés économiquement au pôle de la Presse de l'Ouest. Raisonnement déjà entretenu par le groupe Hersant puis par Dassault, avant la revente à OF...
On ne tire pas sur les ambulances, sauf si cela peut rapporter gros : les deux autres titres, leurs TV, leurs annonces permettaient en fait à l'éditeur de récolter bon an mal an un matelas douillet de plusieurs millions d'€uros de résultat net consolidé. Bien assez pour lisser les comptes de trésorerie de Presse-Océan à Nantes, mais cela n'a pas suffit à empêcher que la vente soit autorisée, et les cultures originales de ces médias tuées en moins de deux.

Pour l'Europe comme pour la presse, le plan B n'existe pas, clame Médiapart.fr, opposé à la gratuité du web et persuadé qu'il suffit de restaurer la qualité des contenus pour que vive la presse sur internet : réhabiliter l'investigation


 Davantage : la note du Conseil national de la concurrence précise qu'aucun des titres rachetés n'était déficitaire ou du moins dans une situation réellement critique, en témoignent les chiffres et les propos suivants :

"En l’état des informations disponibles, aucune des sociétés du Pôle Ouest n’apparaît comme étant en cessation de paiement ou faisant l’objet d’une procédure collective ; seule l’une d’entre elles a un compte d’exploitation négatif (Presse Océan), les deux autres titre présentant des exploitations bénéficiaires"... En effet, en 2004, le Courrier de l'Ouest et le Maine-et-Libre frôlaient à eux deux les 13M. d'€uros de résultat net d'exploitation, chiffres auxquels la soustraction d'un apport de soutien à Presse-Océan pour compenser ses presque 5 millions de pertes annuelles ne portait pas irrémédiablement tort.
"Il apparaît donc que les conditions d’application de l’exception de l’entreprise défaillante ne sont pas réunies"... avait conclu ce rapport bien renseigné. Mais rien n'y a fait.

Dans le cas antérieur d'un abus de couplage de publicités par La Provence et le Méridional, sans doute pour aller voir la Gloire de mon père ou le Château de ma mère au ciné, le même Conseil anti concurrence avait rappelé ceci : "Aux termes de l'article L. 464-2 du code commerce dans sa rédaction applicable avant l'entrée en vigueur de la loi du 15 mai 2001 : Le Conseil de la concurrence peut ordonner aux intéressés de mettre fin aux pratiques anticoncurrentielles dans un délai déterminé ou imposer des conditions particulières. Il peut infliger une sanction pécuniaire applicable soit immédiatement soit en cas de non exécution des injonctions. Les sanctions pécuniaires sont proportionnées à la gravité des faits reprochés, à l'importance du dommage causé à l'économie et à la situation de l'entreprise ou de l'organisme sanctionné et de façon motivée pour chaque sanction. Le montant maximum de la sanction est, pour une entreprise, de 5 % du chiffre d'affaires hors taxe réalisé en France au cours du dernier exercice clos. Si le contrevenant n'est pas une entreprise, le maximum est de 1 524 490 17 euros "...
Bien leur en a pris! 
Monopole et effets "restrictifs"
In fine, même en ayant statué que "le monopole sur les marchés de la presse quotidienne régionale de la Vendée, de la Sarthe et de la Loire-Atlantique et le quasi-monopole en Maine et Loire, auquel aboutit l’opération ne font courir que de faibles risques pour la concurrence du fait des contraintes particulières qui pèsent sur le secteur de la presse quotidienne régionale, mais qu’en revanche, la présence de SIPA sur l’ensemble des marchés connexes de la publicité pourrait avoir des effets restrictifs de concurrence sur ces marchés", le Conseil national de la concurrence et des prix en question ici - et dont je proposerais bien qu'il soit restructuré à la demande des parlementaires pour y adjoindre quelques professionnels de nos métiers - a fini par approuver, malgré moult réserves exprimées,  le rachat à Dassault du groupe la Presse de l'Ouest par son concurrent et challenger de l'époque dans ces zones de diffusion, sauf à Nantes,  à savoir la holding gestionnaire de Ouest-France!
Un peu comme si Libé rachetait le Monde avec la bénédiction d'Alain Minc et de Nicolas Sarkozy réunis...

Là aussi, nous pouvons lancer un concours du groupe de presse qui contournera le mieux la loi et se permettra de contrôler en direct ou en indirect plus de 30% de la diffusion quotidienne cumulée dans l'hexagone. Reproche fait à Robert Hersant en son temps par le même François-Régis Hutin qui préside SIPA.
Le gagnant aura-t-il droit à un abonnement gratuit d'un an au titre de son choix?
Cela pourrait être une bonne façon de faire progresser la démocratie! Dernier point : cet article est beaucoup plus long que ceux que publient les titres dominants du moment. Faîtes un tour dans les archives et vous verrez qu'hier, les patrons de presse ne prenaient pas leurs lecteurs pour des analphabètes et que ce format long existait bel et bien pour expliquer des choses qui méritent de l'être. 


                                                                                               Jo Gatsby 

 

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14 septembre 2008 7 14 /09 /septembre /2008 22:24
(SD)

Hommage littéraire. Tombeau de Louis Poirier, alias Julien Gracq, fin 2007 à Angers. Le sort aura été cruel avec le plus authentique des Florentais. Natif de Saint-Florent-le-Vieil, à deux encablures de Nantes, le premier des écrivains français à avoir été édité vivant dans la collection prestigieuse de La Pléïade est mort l'avant-veille de Noël dernier au CHU d'Angers, ville qu'il n'affectionnait pas particulièrement. Retour sur une visite en 1992, où se mêle le souvenir de ses obsèques angevines.

Rencontrer Julien Gracq et revivre. Telle était l'expérience fabuleuse qui fut la mienne lorsque par un jour froid et ensoleillé de la fin janvier 1992, j'eus la chance de voir s'ouvrir devant moi la porte du plus mythique des auteurs français vivants, rue du Grenier à sel, à Saint-Florent-le-Vieil. Une seule couronne l'autre jour sur son cercueil, portée par un ministre des affaires étrangères d'hier, descendant d'illustres vendéens, avec la mention : «Hommage des florentais au plus illustre de leurs contemporains».
Le Mont-Glonne en émoi. La traversée du grand pont sur la Loire qui précédait l'entrée dans le bourg de sa commune, les ruines du château de Gilles de Rais une fois laissées sur notre gauche à Champtocé, puis la Loire et ses brumes blanches traversées, restait un virage à gauche après ce pont équipé de haubans à l'ancienne ; puis encore une fois à droite pour entrer dans la rue du Grenier à sel, au nom prédestiné, comme tous les noms qui auront jalonné la vie de Louis Poirier. Jusqu'à celui de «l'Avenue des Poiriers» conduisant au crematorium de Montreuil-Juigné (Maine-et-Loire, au nord d'Angers), où une petite foule de fidèles et de rares élus ont veillé l'autre jour sur sa sépulture. Jusqu'au bout, le règne du vocable roi. Il habitait au n° 3 de la rue. Une clochette à tirer, deux courtes volées de marches en pierre à grimper et déjà, il ouvre sa porte. Sa maison, dès le perron, est une machine à remonter le temps, à sortir de la finitude. Il y règne une ambiance un peu ancienne, feutrée, calme, où l'araucaria cher au héros du Loup des Steppes d'Hermann Hesse aurait trouvé sa place sans peine, l'odeur de cire en moins.

Salon... 
Gracq nous introduit alors assez vite dans un petit salon situé à gauche de l'entrée, où de brèves présentations eurent lieu. Il nous propose des sièges. Une photographe, amie de l'écrivain et journaliste nantais Jacques Boislève, n'expliquera ce qui l'amenait alors à me suivre qu'après environ une heure et demie de discussion non stop autour de ses «Carnets du grand chemin», son dernier essai d'alors, publié peu de temps après par l'éditeur José Corti dont la boutique a pignon sur rue, donnant sur le jardin du Luxembourg à Paris ; Lequel Corti l'avait connu à ses débuts et chez qui Julien Gracq avait fait éditer son premier roman, «Le château d'Argol», en 1938. Corti l'a précédé dans la mort, mais la maison a envoyé son représentant pour l'adieu. Accueillant, prévenant, l'homme est tout à l'objet de notre visite, installé dans un fauteuil, près d'une table sur laquelle je peux poser de quoi écrire et l'ouvrage à la couverture rose passée, un peu comme celles des oeuvres poétiques latines qui auront fait souffrir des générations de potaches, mais dont le format plus épais et moins large donne d'emblée la sensation tactile d'une épaisseur, d'une ampleur sémantique, d'une qualité littéraire. Louis Poirier alias Julien Gracq m'offre alors le redoutable honneur d'engager la suite d'une conversation dont j'appréhende tout d'abord qu'elle n'ait tôt fait de le lasser, de lui sembler un peu superficielle, en dépit de tous mes efforts pour en garder la hauteur à un degré raisonnable d'intelligence et d'humanité, d'à propos littéraire et de sens, à partir des quelques remarques notées la veille sur la petite carte laissée entre les pages du livre par l'éditeur avec cette mention imprimée : «Hommage de l'auteur absent de Paris». Sa voix est plutôt agréable. Elle ne semble pas atteinte par le demi-siècle passé de littérature dont il fait état. Le soleil qui éclaire la partie droite de son visage austère et paisible, telle une figure hiératique du génie textuel incarné qu'il était déjà aux yeux de ses pareils, académiciens inclus, laisse entrevoir par moments un quasi amusement dans un regard un rien marqué par les cernes ; presque une sorte de jubilation intérieure, un reste d'enfance que des années de géographie, d'histoire, et surtout de commerce régulier avec les mots lui avaient peut-être appris à effacer, à peine montée à la surface, comme des bulles crevant une eau limpide mais un rien sombre. Non, il ne comprend pas pourquoi on s'intéresse à lui. Par deux ou trois fois, il emploie le mot «taciturne» en parlant d'autres écrivains qu'il a connu, autant de statues au Panthéon des lettres à nos yeux, mais ce «taciturne» là ne semble pas être pour lui quelque chose de péjoratif : ni un défaut, ni une qualité de ces présences-là, seulement ce par quoi il se souvenait d'eux, autour d'une table et d'un repas partagé. Il nous parle ainsi des Mauriac (François), Char, Breton, Eluard, Aragon, comme nous de nos voisins de rue, ou de palier. S'étonne d'entendre frapper à sa porte la presse littéraire moribonde d'une époque consumériste en faisant, un rien matois : «mais pourquoi viennent-ils me chercher jusqu'ici, n'ont-ils pas trouvé dans la jeune génération la relève qu'ils espèrent tous ?».
Pas d'interview, non, un simple échange. Gracq ne veut pas d'une « interview » en bonne et dûe forme, avec questions et réponses comme autant de simulacres de mémoires défaillantes, et se fait un rien critique en évoquant ces grooms renvoyeurs d'ascenseurs éditoriaux incapables d'écrire sur un livre sans pratiquer à outrance la citation «
comme une faiblesse de la pensée, une incapacité à dire sa propre version du texte, trahissant ainsi une mécompréhension de l'oeuvre et une vraie paresse intellectuelle». Peu après, un certain Jérôme Garcin remplira deux pleines pages grand format d'une célèbre revue culturelle parisienne d'un interview de Gracq recomposé en questions-réponses, truffées de citations de son livre, façon prêtre intégriste du temps des lumières lisant à ses ouailles les «bons» extraits de l'ancien testament pour leur éviter de tenter d'en entendre la portée profonde !
Quelle trahison ! Quel lèse-Gracq ! En lisant, en écrivant, en parlant, en écoutant, Gracq troque l'esbrouffe contre l'échange réel. Il nous parle de «
l'ama » des écrivains du XIXe siècle, tout le XIXe siècle, les romantiques et les autres qu'il cite sans déplaisir, pour nous expliquer « l'idée d'un numen habitant l'écrivain dans la solitude et lui communiquant seule sa force de pénétration et son originalité ». La plus courte mention d'un thème relevé dans ses «Carnets» suffit à lui faire identifier le passage concerné, l'amenant aussitôt à développer, échafauder une démonstration sur son écriture, illustrer ce qu'il a décrit, avec une très grande justesse, sans jamais quitter d'un yota sa trajectoire imprimée, ni s'éloigner d'un poil de ses routes littéraires ou de ses perceptions paysagères truffées de découvertes de génie. Ainsi, lorsqu'il évoque le passage des toitures en ardoise à celles en tuiles, à l'endroit même où se situe la fracture tellurique entre le bassin parisien et le sous-sol plus malléable, calcaire, marbré, prévendéen des Mauges ligériennes, posé aux yeux du géographe et artiste comme une frontière géopoétique naturelle entre l'Anjou bleu républicain et les marches du choletais.
Sans doute est-ce là un des points qui impressionnent le plus sûrement chez cet homme qui ne craint pas, tout en s'en excusant au regard des gens de ce métier, de devoir dire que Voltaire était pour lui une sorte «
d'écrivain-journaliste», et que par ailleurs «la mortalité infantile, en littérature, demeure bien supérieure à celle qui touche tous les autres arts majeurs» !
Chose qu'il attribuait ce jour-là au «
pantouflage» tout comme au caractère décidément peu lucratif de l'activité littéraire, dès lors que celui qui s'y adonne en attend une réelle «qualité», sans laquelle son exercice ira déraper vers d'autres genres plus malléables, souvent source d'une toute autre prospérité.
Jean Rouaud parlant de Lindon et de son amour du pouvoir. «
Casanier»... Gracq se disait «casanier» malgré ces carnets de routes qui traversent une partie de l'Europe et des USA, malgré ces années d'enseignement tant en province qu'à Paris, et ces années lumière de fulgurances intellectuelles dans la traversée de la littérature européenne, passée, présente et en devenir qu'il n'avait de cesse de peser et de sous peser sans sectarisme aucun entre les genres et les auteurs, vénérant un Henri Beyle alias Stendhal comme d'autres alias Orsenna l'ont vénéré pour monter plus vite au firmament télévisuel mais ont boudé l'ultime hommage à sa dépouille : hormis Jean-Philippe Le Guillou, Pierre Mesnard, Jacques Boislève, Georges Cesbron, Joseph Raguin le journaliste et critique originaire du segréen, côté lettres, Pierre Brana le Girondin, Jean-Marc Ayrault le Nantais, Hervé de Charrette le Florentais côté politiques, une petite centaine d'anonymes tous peu ou prou fous de sa prose, fascinés par la beauté de ses romans, mais pas un seul élu angevin pour se recueillir sur son cercueil - municipales ou inculture oblige - en écoutant un peu de Wagner, quelques notes de Chopin, et la dernière lecture d'un passage du «Balcon en forêt» par la fille de sa filleule venue spécialement d'un pays encore plus lointain que «le Rivage des Syrtes» pour cette dernière heure angevine avant les cendres. Il était couché là, entre les planches, invisible aux yeux, sensible au coeur.
Hommage à l'auteur, absent pour toujours de Saint-Florent-le-Vieil. D'autres que lui ont vu le monde dans son entier. Lui, assurait-il modestement, ne l'avait pas fait. Il l’avait seulement écritet décrit  sous toutes les coutures, imaginaire compris, sans faute de frappe ni contresens.  
 

                                                                                                                                                  Jo Gatsby 

Ses oeuvres : Au château d’Argol, 1938 ; Un beau ténébreux, 1945 ; Liberté grande, 1947 ; Le Roi pêcheur, 1948 ; André Breton, quelques aspects de l'écrivain, 1948 ; Le Rivage des Syrtes, 1951 ; ( Prix Goncourt, qu'il refuse) Prose pour l'Étrangère, 1952 ; Penthésilée, 1954 ; Un balcon en forêt, 1958 ; Préférences, 1961 ; Lettrines, 1967 ; La Presqu'île, 1970 ; Lettrines II, 1974 ; Les Eaux Etroites, 1976 ; En lisant en écrivant, 1980 ; La Forme d'une ville, 1985 ; Autour des sept collines, 1988 ; Carnets du grand chemin, 1992 ; Entretiens, 2002 www.jose-corti.fr/auteursfrancais/gracq.html
Consultable également sur l'archive web du Point.fr suivante :
http://www.lepoint.fr/actualites-culture/document-exclusif-le-testament-manuscrit-de-julien-gracq/249/0/234658 
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4 août 2008 1 04 /08 /août /2008 01:10
 
(SD)

Du Financial Times à Médiapart.fr, en passant par le Figaro, Charlie-Hebdo, j'en saute et des moins bons, les médias n'ont de cesse de proposer de plus en plus de montages, alliant peintures, dessins animés, photos retouchées ou non retouchées à l'image de Nicolas Sarkozy. Au point de donner l'impression d'une sorte d'addiction à la figure de cet homme dont le statut particulier ne peut en aucun cas être la seule explication à cet engouement. Y-a-t-il ou non addiction des médias à l'image du président français? La question peut être posée...

Il faut remonter assez loin dans l'histoire des médias contemporains pour trouver une autre figure politique ayant suscité autant d'avatars au quotidien dans la presse papier, mais aussi dans les autres formes de presse, comme internet et, bien sûr, la télévision.
Présenté seul ou en compagnie d'autres illustres personnages du moment - ci-dessus à gauche dans une édition du Financial Times, publiant un texte et un montage commandé par des ONG voulant dire que la bataille contre la pauvreté n'est pas un simple jeu - Nicolas S. fait l'objet d'une sorte d'acharnement médiatique qui semble dépasser de loin les nécessités mais surtout l'objet de ses engagements politiques, et de ses responsabilités de la période, quand bien même est-il depuis peu Président européen pour quelques mois.
Que les propos soient critiques ou au contraire simplement démonstratifs, explicatifs ou même satriques, il convient de s'interroger sur l'incidence d'un tel déferlement quantitatif sur la qualité même de la perception du personnage et sur la réalité de l'image qui en découle : à cet égard, le montage ci-dessus à droite représentant le french président en Napoléon harnaché dans la bannière étoilée, partant à la conquête d'une montagne trop aride pour être simplement arizonienne indique bien à quel point l'humour le dispute au fantasme dans le discours iconographique utilisé par les médias!
Pour le coup, l'Union pour le Monopole de la Presse* n'y est (presque) pour rien. D'autant que les journalistes savent bien combien il est difficile de se voir autorisé à approcher d'assez prés la présidentielle figure pour prendre des clichés vraiment différents de ce que nos supports habituels d'actus alitées nous assènent...

 
Départ d'un collège de Saumur (49) lors d'une présidentielle visite, juin 2008 (photo CJ)

Photographie-moi un Sarko! Tel semble être le cri unanime de tous les patrons de rédactions du monde, y compris chez les anglo-saxons et - n'en parlons pas - dans nos belles provinces où le moindre déplacement du "Président" vaut une avalanche d'images ( ici notre homme est invisible, tel le mouton dans la cage à mouton dessinée par Saint-Exupéry dans Le petit Prince, déjà avalé par la présidentielle limousine où un haut fonctionnaire coiffé d'une casquette de cérémonie s'engouffre à son tour) et une bordée d'articles insistant davantage sur le volume du dispositif de sécurité qui entoure the big chief, ou sur la connotation "pipole" du jour, que sur ce qui pourrait ressembler à une bonne raison de parler des faits réellement intervenus à cette occasion...
Sarkomania ou pas, Zat is Ze question !
D'où cette question à laquelle toutes les réponses sont sans doute possible, qui ne veut pas être une affirmation anti ou pro médias, ni un propos à transcrire dans une ligne d'opinion anti ou pro Sarko, comme tant et tant d'articles récemment lus ici ou là :
Les médias sont-ils en train de devenir "accros" à une véritable Sarkomania - terme déposé, foi de blogueur - ou donnent-ils à nouveau dans l'un de leurs travers les plus nets depuis que l'achat des quotidiens chutent dans les pratiques des français, à savoir la volonté plus ou moins consciente d'amplifier les images dont on sait qu'elles font vendre, qu'elles attirent l'attention des publics, bref, qu'elles vont rapporter à leur tour quelques espèces sonnantes et €urotrébuchantes à ceux qui les publient? Etant sur le point de partir un peu en congés, je me garderai bien de répondre pour vous à cette épineuse énigme, d'autant que je viens de réaliser que ce faisant, je suis en train de devenir à mon tour quelque peu Sarkophage, dévoreur de cette icône dont j'ai pris conscience lors de l'unique occasion que j'ai eu de croiser l'homme qu'il ne ressemblait en rien à l'image que les médias en donnent tous les jours.

 (SD)
Constat qui ne m'incite que davantage à tenter de m'interroger sur ce volume important d'illustrations de celui dont un ami me disait que si sous Bonaparte perçait Napoléon, sous Sarkozy ne perçe "que" Sarkozy! Et c'est encore tout le bien que je lui souhaite, car c'est si bon d'être soi-même. Et, comme le chantait si bien Jacques Higelin, c'est aussi si bon d'être con... Madame Sarkozy II l'a d'ailleurs fort bien compris, en apprenant plus vite que la musique comment instrumentaliser au bénéfice de son image d'artiste une si belle notoriété, elle dont la presse "pipole" ou people si vous préférez l'anglais dit qu'elle aurait une seule ambition dans sa vie : devenir la femme voire même l'être humain la ou le plus connu(e) de son temps. Une sorte de Joséphine, si je file la métaphore impériale. Ou une chanteuse dont le mari ferait bien de se souvenir ce qu'en disait la Bible, des chanteuses : il est parfois bon de savoir s'en méfier. Ah, vous chantiez? Et bien votez, maintenant...   

                                                                                                                                                                                                                     Jo Gatsby

* Ce bon mot est intellectuellement la propriété de l'éditorialiste et directeur du Nouvel Ouest, Hervé Louboutin, qui n'est pas toujours exempt lui-même d'une forme ténue de Sarkomania, fût-elle sensiblement plus critique que d'autres, même si pas nécessairement hostile comme si souvent dans le corpus courant de la presse parisienne!

 
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7 juin 2008 6 07 /06 /juin /2008 02:01

      Place Michel Debré, Angers, Maine-et-Loire, mercredi 4 juin 2008 : meeting pour un couple de réfugiés ( de dos).

"On n'a pas le droit de leur faire ça"...  C'est la voix de Jeanne Moreau, enregistrée et diffusée par un haut-parleur entre deux prises de paroles pour demander la régularisation de Vladimir et Yekaterina Popov, tous deux âgés de 25 ans, originaires du Kazakhstan ainsi que celle de leurs enfants Véro, 4 ans, et Geoffrey, 1 ans.
Ils ont quitté leur pays en 2005, changé 20 fois de résidence dans plusieurs villes, sont passés notamment par les Ardennes avant d'être interpellés.
Sortis en août 2007 d'un centre de rétention administrative de la région de Rouen, les Popov ont déménagé 17 fois depuis, avec l'aide active du réseau RESF 49 ( réfugiés sans frontière).
Russophones dans un pays de l'ex URSS qui ne les supporte guère, ils sont partis de chez eux après des mois de persécution larvée et croissante.
"Nous défendons un principe davantage que des personnes. Juste avant les municipales, la Préfecture nous a demandé de leur trouver du travail en CDI, au moins pour lui. Chose faite dans les jours qui ont suivi. Et depuis, rien. Nous nous sommes fait enfumer grave",  explique une responsable du réseau de soutien.
Les caméras tournent autour d'eux, derrière eux, pas devant eux, pour ne pas risquer de provoquer leur identification par l'image, quoiqu'il soit probable que si la décision de les faire arrêter avait dû être prise, elle l'aurait été depuis belle lurette et suivie d'effet.
Vladimir répond aux questions des radios. La patronne du café voisin demande à un reporter d'images de descendre de la chaise sur laquelle il est monté pour filmer.
Une chose semble évidente : parmi les élus présents autour d'eux, aucun n'est de droite, ni même du centre droit ou du centre gauche. Une conseillère régionale P.S., un autre élu régional membre des Verts, un conseiller général proche du P.S., plusieurs syndicalistes plutôt proches de la gauche de la gauche sont présents, dans un contexte où les affinités politiques demeurant assez sélectives, il est rare de rencontrer d'autres "couleurs" politiques, pas seulement parce que le collectif local de soutien oublie parfois de prévenir les élus de la droite locale. Parce que ces derniers privilégient d'autres modes d'intervention auprès des représentants de l'Etat dans ce type de dossier que les manifestations de rue.
Dans le même département, RESF "suit" environ 200 cas de personnes en situation non régulière.


                                        Jo Gatsby
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5 mai 2008 1 05 /05 /mai /2008 08:55
                                                                                           Par Jo Gatsby

Un an, déjà. C'est l'anniversaire de l'élection du petit Nicolas à la présidence de la République dit la radio ce matin, qui rajoute que rien n'a changé ... 
Pour en remettre une couche avant que ça soit sec, la radio dit aussi que les Français sont de plus en plus nombreux à ne pas avoir envie de partir bosser le lundi matin. "
Ils font de la lundiphobie", dit le présentateur. Content de son effet, le confrère. C'est objectif, c'est un sondage. Ca vaut tous les psychotropes. Pour sûr, ça aide à boucher le trou de la sécu, bien mieux que le déremboursement des lunettes ou que la délégation au privé de la carte familles nombreuses. Faut bien en finir avec le train train. L'AGV c'est nettement mieux. Et l'IVR, vous connaissez? C'est l'interruption volontaire de Révolution... L'avortement grande vitesse pour la nouvelle société, celle qu'on attend depuis quarante ans comme des Rémi(s) en puissance!
Un an déjà et rien n'a changé, qu'ils disent à la radio ce matin.
Autrement dit, "ils" sont toujours plus riches, "nous" sommes toujours plus fauchés. Riches comme Crésus les uns, fauchés comme les blés les autres. Ca fait riche et ça fait fauché. Ce n'est ni l'un ni l'autre en fait. C'est raide et c'est pauvre.
D'ailleurs si la radio le dit, c'est que c'est vrai :  Si le petit Nicolas, la grande Zoé ou Carla, leurs copains des mini-stères - de bois - qui n'ont pas réussi à se décarcasser fissa pour nous refaire le monde assez vite pour que ce soit rentable pour tout le monde de les avoir élus, c'est un "
scandale", aurait dit le gars Georges.

Rien n'a changé

Georges Marchais, bien sûr, Dieu ait son âme, quoiqu'en principe il n'y croyait pas en Dieu, comme la plupart des hommes et des femmes de son courant politique, le PCF, parti communiste français, qui dit aussi ces temps-ci : "Déjà un an et rien n'a changé".
Pourtant, la radio ne peut pas être communiste, ou alors nous ne le savions pas...
Pourtant le gars Georges, le gars Bernard ( Bernard Thibault, bien sûr, celui de la "cégète", la Confédération générale du travail, une association de gars et de filles qui bossent un tant soit peu plus et pour moins cher que les autres), le Bernard de la manif du jour du muguet, ils y seraient arrivés à tout changer en un an.
C'est lui qui semblait bien fâché jeudi dernier après le gouvernement, celui qui ment énormément comme Radio-Paris dans le temps, du temps de "Radio Paris allemand" comme dit la chanson célèbre des années quarante.
Si tous les gars du monde qui se donnent la main dans la manif de tous les 1ers mai - c'est'y qui faut le pluriel ou pas à mai, ça ferait mais mais mais Paris mai mai, comme en 68 - pourtant donc, disais-je, si tous ces gars et ces filles-là, s'ils avaient pu être élus voici un an tout juste, ils nous l'auraient changé notre beau pays! Ah ça dame pour sûr, ils nous l'auraient changé notre bel et bon pays.
Ils auraient fait appel à des professionnels de la politique, eux, pour remettre tout ça d'équerre.
S'ils le disent, c'est que c'est vrai. Ou du moins qu'on peut le penser, que c'est vrai.


 Et en un an, tout aurait changé ou presque, juste comme après mai 68 où tout devait changer ou presque, où ils voulaient réinventer la vie, apprivoiser la mort, l'amour, et la tendresse bordel!
Si les choses étaient aussi simples que ça, ce serait "le pied", comme nous disions durant l'après 68.
Prendre son pied comme avant on prenait ses jambes à son cou pour fuir les dangers du fascime, de la guerre, des dictatures, celle des nazis comme celles du prolétariat dans l'ex URSS, en ex RDA, en Pologne, en République tchécoslovaque, en Hongrie, en Roumanie, dans les balkans, aussi... 
 En un an, tout aurait sûrement changé. Notre pouvoir d'achat aurait augmenté d'au moins la moitié des 30% déjà perdus depuis l'entrée dans le monde joyeux et dynamisant de l'€uro, dont on sait pourtant bien qu'il est un mal nécessaire pour que nos enfants vivent mieux, dès qu'on aura oublié ce que c'était de vivre avec des francs dans les poches. C'est dur d'oublier qu'on a été plus heureux.
S'ils le disent, c'est que c'est vrai! JAMAIS nous n'en avons autant bavé, qu'ils disent à la radio!
Et on aurait envie de les croire...
En 1968, j'avais douze ans et des patates. J'avais entendu parler d'un mort sur l'un des ponts du Rhône, à Lyon où je vivais étant môme. Je lançais des pavés dans la cour de récré avec les gones du collège, entre Guignol et Gnafron. La dernière heure lyonnaise n'avait pas dit qu'il y avait eu un flic tué sur le pont du Rhône. 
Je n'avais pas enregistré qu'il s'agissait d'un commissaire de police. Je pensais plutôt que c'était un jeune manifestant, écrasé par un camion de police. En fait c'était un "flic", écrasé par un camion tout court.
Si je vous le dis, c'est que c'est vrai. Et que tant qu'à faire, même si je ressens les mêmes choses que vous autres par rapport au fait que rien n'ait changé en un an, tant qu'à faire, ça serait mieux que ça ne recommence pas comme ça sur les ponts de Lyon et d'ailleurs, ou dans les rues de Saint-Germain ni même chez les "Ch'tis" ou ailleurs. Qu'il s'agisse d'un flic ou d'un syndicaliste ou d'un manifestant importe peu.
Nous n'avons plus de temps ni d'argent, ni surtout de vies à perdre pour ces fariboles.
Ce, même si le gars de la radio de ce matin n'avait pas tout à fait tort : ça aurait au moins pu changer un tout petit peu en un an, au moins question exemple. 20 000 € mensuels quand les autres en "chient" à moins de 1500€ en moyenne pour beaucoup de taf, c'est pas sympa. Pas du tout.
Parce que là soit ils sont carrément manches et je n'y crois pas trop à ça, soit ils s'y prennent très mal pour nous prouver le contraire, mais ils ne donnent pas le bon exemple aux plus petits qu'eux-même, ni aux plus gros d'ailleurs! Car à bien y regarder les pires, ce ne sont pas les politiques, mais bien les caïds mafieux d'un côté, trafiquants de tous poils, qui émargent à 100 000€ mensuels, comme les P-dg d'un certain nombre de grands groupes bien de chez nous ou d'ailleurs. Mafieux et P-dg, même combat. La jet-set unido jama ne sera vincido...
C'est là où le bat blesse et c'est là où ça pourrait bien nous valoir un autre mai en "8", quarante ans après.
Si mai le dit, c'est que c'est vrai! 


 
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