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11 novembre 2012 7 11 /11 /novembre /2012 23:09

PAR JO GATSBY

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Cofondateur de RCF Anjou en 1992, le Père Pierre Pineau vit avec les ondes hertziennes depuis 30 ans cette année, depuis le lancement des premières radios alors dites "libres" (ph Jo Gatsby)

Catholique, cathodique et surtout chrétien hertzien, l'Abbé Pierre Pineau a vécu l'intégralité de la naissance des premières radios "libres" avant de participer dès 1987 aux premières réflexions diocésaines angevines qui ont abouti cinq ans plus tard à la création de RCF Anjou, qui fête ses 20 ans cette année - et dans la semaine du 10 au 17 novembre en particulier - sur six fréquences en Maine-et-Loire, avec ses 8 salariés, 130 bénévoles et des milliers d'auditeurs réguliers. Coup de chapeau à RCF Anjou!

 

L'anniversaire a débuté réellement dans la nuit du 12 au 13 mai dernier, vingt ans après la fameuse "nuit bleue" durant laquelle la radio chrétienne de l'Anjou - et les autres fréquences locales - avait reçu son autorisation d'émettre. Mais la proximité des élections présidentielles avait alors conduit les responsables d'antenne à préférer différer les festivités au mois de novembre.

"Dès 1987, l'Evêque d'Angers d'alors, Mgr Jean Orchampt, m'avait dit : ne serait-il pas possible que nous nous orientions vers une radio chrétienne? Sur le plan national, deux radios chrétiennes s'étaient déjà créées, Radio Notre-Dame à Paris et Radio Fourvière à Lyon, de façon simultanée ou presque", se souvient Pierre Pineau.

Les trois conditions posées par l'Evêque d'Angers

Mgr Orchampt en avait alors parlé avec le conseil diocésain. Après plusieurs années de réflexion et de travail pour organiser la naissance de l'antenne avec une équipe de professionnels techniciens, animateurs et journalistes, soutenus par de nombreux bénévoles, une première formule baptisée "Radio Parabole Anjou" avait vu le jour : "il a fallu quatre années entre la décision prise en 1987 et la réalisation de l'outil lui-même", explique Pierre Pineau.

"Le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel avait alors décidé de remettre à plat l'ensemble des fréquences de radio en modulation de fréquence en France. Le profil choisi par le Conseil Presbytéral que présidait l'Evêque était l'ouverture aux jeunes, une bonne place faite à la musique, et surtout, Mgr Orchampt avait insisté sur les trois points suivants, essentiels selon lui à la création de Radio Parabole : il nous faudrait travailler ensemble, investir ensemble, et être audacieux", note Pierre Pineau, qui partageait pleinement cet avis.

"L'Evêque la voulait radio de tous les âges et que les enfants y aient aussi leur place. Il la voulait à la fois carrefour d'information, tenant compte de la diversité des pays constituant l'Anjou, source de formation pour les auditeurs, diffusant des prières mais surtout ouverte au monde, apportant à la fois connaissance, détente et joie à son public", souligne son co-fondateur le plus expérimenté de l'époque. Particularité, RCF Anjou est présidée par une femme, Mme Anne Sacchi et dirigée par un diacre, Vincent de Crouy-Chanel, sous le regard discret et bienveillant de l'Evêque d'Angers Mgr Emmanuel Delmas, qui tient comme son prédécesseur à l'ouverture de la radio vers l'ensemble des publics de l'Anjou, urbains comme ruraux, chrétiens comme d'autres confessions ou non croyants.

L'actualité générale et culturelle d'Angers

 De 1992 à 2012, l'évolution de RCF Anjou a effectivement conforté ces orientations de départ, évitant l'écueil d'un format susceptible de heurter les auditeurs non croyants par trop d'émissions à caractère cultuel, sans pour autant manquer à son rôle de relais direct des temps forts de la vie religieuse du diocèse, de l'ordination du successeur de Mgr Orchampt, Mgr Emmanuel Delmas, aux nombreux offices, cérémonies ou messes diffusées en direct des quatre coins du département ou en différé depuis les studios de la rue du Canal, pittoresque petite artère proche de l'hyper centre d'Angers, dont la vie politique, économique, sociale, culturelle a été également traitée au quotidien par la rédaction de l'antenne chrétienne angevine actuellement dirigée par Damien Leboulanger.

"Nous avons beaucoup travaillé avec de jeunes journalistes, déjà formés ou en contrat de qualification avec le Centre de Formation et de Perfectionnement des journalistes de Montpellier. Plusieurs d'entre eux sont ensuite partis travailler pour de grands médias comme l'Agence France Presse ou le Parisien, le Courrier de l'Ouest ou Ouest-France, mais aussi à Radio Notre-Dame ou dans d'autres radios françaises", se souvient Pierre Pineau, non sans une légitime fierté.

Passionné de Chorales, toujours animateur d'une émission intitulée "chorales d'Anjou" et diffusée les vendredis de 21h à 22h et le dimanche de 9h à 10h, appréciée par l'ensemble des formations chorales de la région, Pierre Pineau avait en fait débuté sa carrière de prêtre sur les ondes en animant une première émission intitulée "Chrétiens magazine" sur Angers 101, l'une des premières radios de presse française, dès la fin 1982!

2 heures de radio en direct les dimanches soir

Il continue à animer "la prière du matin" de 8h30 à 8h40 en alternance avec d'autres religieux : "RCF fête ses vingt ans, mais cela fait bien trente ans à présent que je fais de la radio. J'avais commencé dès que François Mitterrand avait autorisé les radios libres privées ou associatives et j'ai vu naître toutes les radios angevines, dont la plupart ont disparu ou évolué depuis, Oxygène, RMA, Radio X, Saumur Radio, Radio Maine-et-Loire, et quelques autres. Cela nous a permis d'entrer en relation étroite avec le monde de la presse, du journalisme, d'abord en tant que chargé de communication du diocèse à la demande de Mgr Orchampt et ensuite en tant qu'animateur", raconte Pierre Pineau, des étoiles plein les yeux.

A l'aube de ses 81 printemps, l'Abbé des ondes angevines a pris du recul, bien sûr, mais continue à "podcaster" les plus beaux chants choraux de l'ouest, les airs joués pour la Saint-Hubert par les meilleurs coristes de la région et quelques concerts enregistrés et diffusés par RCF au fil des festivals. Un de ses meilleurs souvenirs de ses débuts radiophoniques demeure les 2 heures d'échanges libres avec les auditeurs d'Angers 101, que le directeur de la radio du Courrier de l'Ouest de l'époque M. Jacques Bosseau, lui avait permis de vivre en direct les dimanches soirs.

"Face à l'avenir, peur ou enthousiasme?"

Autres temps, autres moeurs. RCF continue à émettre les messages des familles des prisonniers angevins à l'intention de ces derniers le dimanche matin, et à favoriser toutes les formes de témoignage, comme celui qu'un autre grand journaliste français, Jean-Claude Guillebaud, doit venir donner ce 12 novembre au soir à l'Université catholique de l'ouest (UCO d'Angers) sur le thème suivant: "Face à l'avenir, peur ou enthousiasme?" Inutile de vous dire l'opinion de Pierre Pineau à ce propos. Enthousiasme, plus fort que la peur, sans jamais oublier la musique : l'Ecole maîtrisienne des Pays de la Loire fait aussi partie de cet anniversaire le 15 novembre au soir pour un spectacle spécial 20 ans de RCF, aux Greniers Saint-Jean d'Angers, en compagnie du comédien Bruno Durand. Pierre Pineau y sera. Gageons qu'il podcastera le concert par la suite pour se le repasser en boucle d'ici aux trente ans de "sa" radio.


Pour les fréquences, les programmes, voir aussi sur:

www.rcfanjou.fr



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